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Les actualités

Souffrez-vous de solastalgie?

Laurence Poirier - On aime - Lundi 16 Janvier 2023


« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » (Jacques Chirac, Discours prononcé au IVe Sommet de la Terre, Johannesbourg, 2002).

Si vous  ne regardez plus ailleurs, peut-être souffrez-vous de solastalgie. Vous êtes dans un processus de prise de conscience par rapport à l’état de la planète qui vous impacte psychologiquement. Ce néologisme se compose du terme anglais « solace » qui signifie « réconfort ». Le mot « algie » se traduit par « douleur » en français. La solastalgie renvoie donc à la douleur de perdre son habitat, son refuge, son lieu de réconfort.

Les différents maux de la terre – dérèglement climatique, migration de populations, perte de la biodiversité, coût d’extraction grandissant des énergies fossiles, système interdépendant, effondrement, etc – génèrent chez les « solastalgiques » des symptômes qui affectent leur santé psychique. Pour ces personnes il n’y a pas ou plus d’illusion d’une éventuelle Planète B, pas d’évasion possible du système terre mais une clairvoyance de l’état du monde qui atteint corps et esprit.

La solastalgie : quels symptômes ?

Différentes émotions, troubles et questionnements sont rattachés à cet état de solastalgie. Certaines personnes vivront l’ensemble de ces symptômes, d’autres seront agis par une palette plus restreinte. Les questions sont données à titre d’exemple pour ici illustrer les différents symptômes.

Le sentiment d’impuissance : « face au désastre écologique de la planète je me sens complètement dépassé(e), que puis-je faire ? » « comment agir aujourd’hui s’il n’est plus possible d’inverser la tendance de l’état de la planète ? »
Le sentiment de perte de contrôle : « quelle est la portée de mon action individuelle face à toutes ces dégradations collectives ? »
Le sentiment de perte de sens : «  à quoi bon continuer de vivre si la terre va si mal et que tout est foutu ? »
La peur de l’avenir : « dans quel monde vont grandir mes enfants ? » « à quelles catastrophes vais-je assister de mon vivant ? »
La tristesse : « je ressens une peine immense face à l’état de la planète »
Le regret : « pourquoi avons-nous laissé le monde devenir ainsi ? »
Les troubles anxieux allant d’une anxiété chronique, à des attaques de panique, à des insomnies
Le questionnement autour du projet d’enfant : « si nous faisons un enfant aujourd’hui dans quel monde vivra-t-il demain ? »

La solastalgie : « est ce normal ? »

Cette « éco-anxiété » ou « détresse climatique » révèle chez les personnes qui la contactent un ressenti que l’on pourrait qualifier d’assez « sain ». La sonnette d’alarme a été tirée par de nombreux scientifiques, climatologues, organisations : la planète et ses habitants – humains et non humains – sont en danger. Quoi de plus « normal », par conséquent que de ressentir de l’inquiétude, de s’interroger par rapport à ces mises en garde collectivement et individuellement répétées ?

Ce questionnement est par conséquent « normal » et sain à condition d’en faire quelque chose et de ne pas s’enfermer dans une attitude anxiogène qui figera la personne et réduira ou empêchera sa mise en mouvement. Un accompagnement thérapeutique spécifique peut aider à sortir du processus de deuil nécessaire et à avancer sur un chemin de guérison et d'action.

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Connaissez-vous l'interoception?

- Coup de coeur - Lundi 09 Janvier 2023


Nous connaissons tous les 5 sens : la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher. Par divers stimuli extérieurs, ils nous permettent de découvrir le monde qui nous entoure et de prendre des décisions. 
Vient ensuite  le système vestibulaire qui régit le sens du mouvement et de l’équilibre. Puis la proprioception, perception de soi dans l’espace, souvent évoquée lorsque l’on aborde des sujets concernant le développement de la motricité, notamment. Mais, quand les messages nous proviennent de l’intérieur, de quoi s’agit-il ? On parle d’intéroception. C’est notre 8e sens!

L’intéroception, c’est la perception des sensations corporelles et de l’état interne du corps. Elle repose sur la perception des signaux en provenance des viscères, comme le cœur et le système gastro-intestinal d’une part, mais aussi des systèmes respiratoires et urinaires. Les sensations de faim qui se manifeste avec des gargouillis, les frissons quand on a froid ou la chaire de poule pour exprimer la peur ou le bonheur. Quand tout fonctionne bien, notre corps nous renvoie tous ces signes pour exprimer des émotions et nous permettre de prendre des décisions. 

"Les chercheurs et les cliniciens reconnaissent l’intéroception comme un mécanisme clé de la santé mentale et physique, où la compréhension des signaux de notre corps nous aide à comprendre et à réguler les états émotionnels et physiques." Dr Helen Weng

Le déficit d’intéroception peut affecter l’interprétation des émotions.  Si une émotion peut ne pas être « ressentie », elle peut affecter le comportement de la personne. Pour certaines personnes les signaux corporels peuvent être ressentis de manière très intense alors que pour d’autres ils seront plus atténués voire inexistants. Des signaux corporels peu clairs rendent difficiles l’identification exacte de ce qui est ressenti et peuvent ainsi impacter la régulation des émotions.

La thérapie centrée sur la gestion des émotions, le yoga et la méditation en pleine conscience permettent de lutter contre les troubles de l'interoception.

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La fatigue compassionnelle

Laurence Poirier - On aime - Jeudi 25 Février 2021


La fatigue compassionnelle qui frappe les professionnels de l’accompagnement nous rappelle combien l’art de la thérapie est un délicat exercice d’équilibriste. Le thérapeute « savant » ( distant) ne permet pas l’alliance thérapeutique indispensable au patient pour aller vers sa guérison. Le thérapeute empathique s’expose à une fatigue compassionnelle exacerbée en cette période de crise sanitaire. Le thérapeute humaniste est un funambule qui avance sur le fil de son empathie avec pour balancier la juste distance. Il doit entretenir cette juste distance en réinstallant les bonnes frontières à chaque consultation, en se ressourçant dès que possible et bien sûr en évitant de dormir dans son cabinet comme le docteur Dayan 😊.
 

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